- désappropriation
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⇒DÉSAPPROPRIATION, subst. fém.Renoncement à la propriété (d'un bien); privation de la propriété d'un bien. Le communisme remplit les cœurs d'effroi, et tout ce que vous faites n'a pour but que d'organiser la désappropriation (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 216) :• Les besoins de la vie claustrale [motivèrent] tout ce qui devenait indispensable pour de grandes réunions d'hommes ayant fait profession de vivre en frères, et de passer leurs journées dans une entière désappropriation des biens de la fortune.LENOIR, L'Archit. monastique, 1852-56, p. 48.— P. ext. Abandon de la propriété de soi. C'est dans mon cas le comble de la dépersonnalisation, de la désappropriation, au centre desquels joue en même temps je ne sais quel sens aigu de ma personnalité (DU BOS, Journal, 1926, p. 34).Rem. Ds l'ex. suivant désappropriation a le sens de « fait de ne pas être approprié, adapté, à une destination précise ». Combien plus haut que toutes les voix de la nature résonnait ici avec un fracas dissonant l'éclatante désappropriation de toutes choses, de l'autel plus majestueux d'être déserté, de la lance inutile (GRACQ, Argol, 1938, p. 109).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1718-1878. Aucune transcr. de désappropriement qui n'est pas attesté non plus ds Ac. Étymol. et Hist. 1580 desapropriement (Coust. de Bret., f° 101 v° ds GDF. Compl.); 1628 desappropriation « abandon, renoncement » (ST FRANÇOIS DE SALES, Entretiens spirituels, 8 (titre) ds HUG.). Dér. de appropriement et appropriation; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :5. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 399.
désappropriation [dezapʀɔpʀijɑsjɔ̃] n. f.❖♦ Littéraire ou didactique.1 Fait de renoncer à la propriété (d'un bien); fait d'être privé d'un bien.0 Si l'Église trouve qu'on ne s'exprime pas correctement, on est tout prêt à se corriger (…) Une âme qui aime dans le véritable esprit de désappropriation ne veut s'approprier ni son langage, ni ses lumières. On ne saurait rien ôter à quiconque ne veut rien avoir en propre.Fénelon, cité par F. Mallet-Joris, Jeanne Guyon, Préface, p. 13.❖CONTR. Appropriation.
Encyclopédie Universelle. 2012.